Jeudi 14 mai 2015 :

Nouvelle prospection vercorienne matinale.

Je suis allé revoir les trous repérés le 18 avril dernier.

Durant la marche d'approche, je remarque une belle doline faisant office de perte temporaire ; il y a d'ailleurs encore de l'eau stagnante au fond.

Le temps est chaud sans vent.

Arrivé sur zone, le premier trou possède un impressionant courant d'air aspirant : la flamme du briquet est instantanément soufflée !

Je suis emballé par cette entrée haute ; en plus en creusant, je perçois un écho. Un bram dans l'orifice me renvoie le son d'un vide important.

Je m'engage dans une désobstruction effrénée car il faut faire vite si je ne veux pas effrayer les randonneurs qui passent à proximité. Quelques perçages me permettent d'agrandir le plafond du laminoir qui se dessine peu à peu. Le bruit est limité efficacement grace aux vis et chevilles expansives.

Au bout d'une paire d'heures, je peux m'avancer  dans cet étroit laminoir. Je pousse les cailloux devant et les entend chuter sur une dizaine de mètres environ. Je pose une corde en sécurité et m'avance dans un surcreusement en trou de serrure qui débouche au sommet d'un gros puits de 7m de forme triangulaire de 5m X 3m. Le puits est trop large pour remonter à la force des bras sur une 10mm. Il faudra revenir pour équiper sérieusement ce puits. Vu la date, ce sera le scialet de l'ascension.

Mission accomplie, il est 11H, l'orifice est ouvert et les premiers randonneurs ne se sont doutés de rien...

Ensuite, je marque la dizaine de trous découverts dans ce secteur l'année dernière. La grotte ébouleuse qui se trouve en dessous et qui butte sur une trémie doit correspondre à la base du puits du scialet de l'ascension.

Ensuite, je vais désobstruer la grotte de l'éperon trouvée le 25.10.14. Débroussaillage de l'entrée puis perçage de l'étroiture 10m plus loin.

Je remarque des crottes de bestiole qui semblent récentes... confirmation, j'entend le bruit d'une bête qui vient vers moi ! Je fais du bruit pour qu'elle reparte vers l'intérieur.

Désolé mais c'est fini la trêve hivernale, je fais partir une première salve pour signifier l'expropriation à l'animal !

Apparemment cela ne l'impressionnera pas beaucoup car à chaque perçage elle tentera de revenir vers moi...

Arrêt prématuré de la désobstruction à cause d'une panne du perfo (mandrin déboité).

Espérons que cet animal quitte son squat de son plein gré car la cavité est vraiment interressante avec de belles formes de creusement et un bon courant d'air froid.

Pour finir la journée, prospection plus bas sur le massif. J'ai profité de la chaleur (22°C) pour revoir certains trous découvert durant l'été 2012. Bonne surprise car il y a du courant d'air à 5,5°C au "trou du torticolis" (marquage CL1).

Cela fera une nouvelle entrée basse à creuser.

Je repère aussi une belle doline connue avec du courant d'air sortant d'un éboulis.

Avec 25 trous découverts sur ce massif et  une cinquantaine sur l'ensemble du Vercors on n'est pas près de s'ennuyer !

Lundi 04 mai 2015 : participants : Henri, Mikaël, Jean-Pierre, Olive

Nous sommes retournés attaquer la désobstruction des trous découverts samedi dans la vallée du Briant.

Le trou souffleur d'Henri était alternatif à majorité aspirant.

Nous avons d'abord creusé le trou rive gauche au dessus de la résurgence.

Nous avons baissé le niveau du sol sur 1m et dégagé plusieurs lames rocheuses.

Avec les déblais, nous avons maintenant une petite terrasse horizontale qui casse la pente.

Il y a encore du boulot de terrassement en perspective.

L'après midi nous avons changé de rive et nous avons commencé à creuser le porche colmaté.

La terre est meuble et cela se creuse facilement. La roche est magnifique avec de belles coupoles de corrosion polies par le passage de l'eau. On voit bien qu'il s'agit surement d'une ancienne résurgence et qu'il est passé beaucoup d'eau. La galerie est vraiment large (3 à 4m). A poursuivre, la fissure soufflante n'est qu'à 4m de distance et l'on espère trouver le courant d'air une fois la galerie vidée.

Samedi 02 mai 2015 : participants : Henri, Olive

Séance prospection dans la vallée du Briant sous une forte chaleur : c'est une belle journée pour trouver des trous souffleurs.

Nous avons inspecté le pied des barres rocheuses d'une bande calcaire coupée par la rivière.

Henri a trouvé un petit trou souffleur avec un fort courant d'air au pied d'une belle barre de calcaires marmoréens (calcaires ressemblants au marbre blanc).

Le pendage des couches est assez vertical et l'on est au contact des schistes, donc c'est vraiment bien placé.

Le trou est minuscule mais 5m à gauche se trouve un beau porche colmaté par la terre avec de belles traces d'érosion.

Ensuite, je suis allé revoir un départ repéré l'année dernière sur l'autre rive du Briant. L'orifice était presque colmaté par les feuilles mais il semble y avoir un petit courant d'air soufflant. Le thermomètre indique 10.6°c comme le trou souffleur d'Henri.

Ce serait un chantier intéressant car on est juste au dessus de la résurgence et du trou souffleur repéré par le SCSP (10.6°C et léger courant d'air) et pour l'instant il y a juste besoin de creuser la terre.

On a donc 2 nouveaux chantiers, un sur chaque côté de la vallée et le coin est vraiment beau et tranquille.

Samedi 18 avril 2015 :

Nouvelle reconnaissance plus haut en altitude. Les pistes sont encore encombrées de neige.

Grosse randonnée prospective d'une quinzaine de kilomètres.

J'ai joué au chamois en passant au peigne fin les différentes vires au milieu des falaises.

La prospection a été fructueuse avec la découverte de 3 nouveaux trous dont 2 avec fort courant d'air.

Le premier trou souffleur sera facile à désobstruer. Il s'agit d'un boyau horizontal avec les parois polies par l'eau comme au trou du fayard.

Le second est situé 30m plus loin. L'accès est plus raide et une arche rocheuse menaçante se trouve à l'entrée d'un boyau descendant.

Ce secteur est très riche en cavité, j'en avais déja trouvé pas mal le 25.10.14. Il y a quelque chose d'intéressant à trouver là dessous.

Poursuite des recherches dans les barres rocheuses et repérage d'une petite cavité marquée (-3m arrêt sur méandre impénétrable).

Je poursuis plus loin et arrive sur une superbe entrée de 8m X 3m qui donne sur un gros puits d'au moins 5m de diamètre.

Au son des cailloux jetés, le puits doit faire entre 15 et 20m de profondeur. Il y a un gros courant d'air froid qui en sort malgré les dimensions importantes de l'entrée.

La cavité doit être connue mais il n'y a aucun amarrage naturel ou artificiel, ni marquage. La roche gélifractée rend difficile l'équipement.

Peut-être que cela a été vu il y a très longtemps à l'échelle et que les pitons ont été récupérés ou bien c'est vierge.

Cela vaut le coup d'équiper ce scialet pour trouver l'origine du courant d'air.

Pour finir, découverte d'un dernier trou plongeant dans le pendage mais sans courant d'air.

Belle journée remplie de découvertes.

Il y a de quoi s'occuper durant cette nouvelle saison.

Dimanche 12 avril 2015 :

Retour en Ardèche au CP2.

Pour une fois je suis venu léger sans perfo ni batteries. Juste un seau et de quoi creuser le remplissage.

                                                                                                                              Jets de blocs vers l'extérieur

Evacuation de nombreux seaux de terre et 1 bon M3 de blocs. Le sol a été creusé sur environ1.2m mais il y a encore beaucoup de blocs et de terre à sortir.

                                  Avant                                                                   Après

Les parois sont dans la roche mère solide mais le plafond et le côté droit sont assez ébouleux.

Par contre malgré la chaleur estivale j'ai été déçu de ne plus voir de courant d'air aspirant à travers le remplissage côté droit. Le seul courant d'air provient du côté gauche et il est soufflant.

Je vais ensuite revoir le méandre au CP1 et là aussi il y a un léger courant d'air soufflant.

Ce qui est bon signe c'est que les 2 trous ont le même régime aérologique, cela prouve que ce n'est pas un tube à vent entre CP1 et CP2.

Le CP2 demanderai plus de main d'oeuvre.

En attendant, la prochaine fois j'essairai d'ouvrir le méandre du CP1 et voir à quoi ressemble le ressaut derrière.

A suivre.