Vendredi 31 juillet 2015 :

Sortie désob à la journée sur le Vercors.

Je suis parti poursuivre la désobstruction de la grotte du Nerprun explorée le 07.06.15.

Début de la marche d'approche à 06h30 avec une claie de portage lestée à 28kg ... heureusement il fait beau et le terrain est sec.

Arrivé à la grotte, je prépare un kit bien rempli et m'engage dans les étroitures. Je préfère garder de l'autonomie sur les batteries du perfo pour désobstruer l'étroiture terminale et ensuite agrandir les passages étroits au retour.

Je consacre néanmoins un peu de temps pour équiper et poser une corde au ressaut de 3.5m car ce passage est très glissant. J'équipe le toboggan d'une corde à noeud pour faciliter la remontée et je file au terminus.

En observant l'étroiture, je constate que le sol est mou. En grattant au pied de biche, je dégage une croute de mondmilch blanc sur 5cm avec en dessous de la terre beige : ce sera l'étroiture du café liégois !

Je passe et retombe 3m plus loin sur une nouvelle étroiture identique ; nouvelle séance de grattage et je déboule sur un méandre de 3m de haut. Je progresse sur une  dizaine de mètres jusqu'à une troisième étroiture qui est rapidement agrandie à la massette.

Derrière le méandre est assez étroit et je m'engage sur une quinzaine de mètres à l'égyptienne. Après être passé sous un pont de blocs instables, le conduit s'élargit et je peux désormais marcher debout.

Les formes d'érosion sont belles avec des parois polies et cupulées mais la cavité a subi une phase tectonique assez marquée : beaucoup de lames instables et de parois fracturées.

Le méandre tourne à droite et débouche après un passage étroit descendant sur une salle ébouleuse.

Il y a quelques concrétions sèches et des fistuleuses en plafond. Au loin, je remarque la présence d'un vide plus important. Il s'agit d'une salle creusée sur un gros miroir de faille de 10m de long pour 5m de large et 5m de haut.

La suite est un énorme talus ébouleux à 45° qui descend sur une dizaine de mètres jusqu'à un pont de blocs contre la parois : c'est la fin de l'exploration. Je suis déçu car cela commençait à bien rentrer dans le massif avec un bon courant d'air aspirant.

Ce terminus est trop dangereux pour envisager une désobstruction : des avalanches de blocs se produisent toutes seules tellement le talus d'éboulis est instable...

Cela fait une centaine de mètres de première aujourd'hui pour un développement estimé d'environ 150m.

Il faudra quand même revoir une nouvelle fois la zone ébouleuse et faire la topo. Je consacre donc l'après midi à agrandir les étroitures et à poser des marches pieds dans le ressaut glissant de 3.5m. Il y aura encore du boulot d'agrandissement et de déblaiement pour la prochaine fois.

Décidemment, tous les trous ce terminent sur des éboulis. Ce n'est pas le Dévoluy mais ça y ressemble...

Samedi 11 juillet 2015 :

Sortie en Ardèche au CP1.

Je passe la matinée à effectuer 7 perçages dans la lucarne. Je remonte manger à l'ombre au CP2.

Pendant que je laisse le trou dégazer, j'agrandis l'orifice du CP2 afin que les seaux remontent mieux la prochaine fois.

Je retourne déblayer au CP1 et après un gros boulot de burinage, je peux enfin m'engager au sommet d'un P5.

En bas, c'est hélas bouché et il n'y a aucun endroit de stockage. En plus le courant d'air est bien faible.

C'est donc la fin du CP1 ; je remonte en déséquipant.

Il ne reste donc plus qu'à poursuivre le creusement du CP2 bien que le sens du courant d'air ne soit pas favorable.

Dimanche 21 juin 2015 : Philippe, Olive

Nouvelle sortie sur le Vercors.

Philippe et moi allons voir le CC4 trouvé le 22/05/15.

Le temps est chaud sans vent. A 10m de l'entrée, je vois les orties bouger : je crois dans un premier temps qu'il s'agit de blaireaux qui fuient dans les herbes mais  en fait il s'agit du courant d'air. Le débit d'air doit être d'environ 300 l/s !

Je fais visiter la salle à Philippe. On inspecte chaque recoin mais le courant d'air provient de plusieurs endroits à travers les blocs.

Ce qui est sûr c'est que ça vient bien du massif et non pas d'une autre entrée à proximité. Il ne manque pas de place pour stocker mais il s'agit d'un gros chantier de désobstruction où il faut être nombreux.

Vu l'altitude assez haute de l'entrée, cela veut dire qu'il y a sûrement des entrées aspirantes sous le point culminant du massif situé 200m plus haut.

Séance prospection sur le Vercors. Recherche en pied de falaise et visite d'une grotte mentionnée sur la carte IGN. Jolie cavité d'environ 150m de développement qui est une ancienne résurgence.

Je poursuis la prospection plus loin en suivant une barre calcaire qui descend plus bas en altitude.

Repérage d'un petit talweg avec des signes d'écoulement qui remontent jusqu'à un gros rocher de tuf caractéristique des résurgences.

Effectivement, je découvre un trou souffleur au point le plus haut de la sortie d'eau. Le courant d'air sort entre éboulis et parois.

Je creuse un peu mais le chantier s'avère important. Le courant d'air sort à 6.5°C et j'estime le débit de crue à environ 50l/s.

Marquage de la cavité. Ce chantier sera à revoir lorsqu'on n'aura plus d'objectifs importants.

Samedi 06 Juin 2015 :

Reprise de la désobstruction à la grotte de l'éperon (PF9). Marche d'approche de bonne heure pour monter à la fraiche et avoir assez de temps avant les orages prévus dans l'après midi.

Il y a encore des traces fraiches d'un ou plusieurs blaireaux. Je perce le terminus et l'étroiture devient franchissable en fin de matinée.

Je progresse derrière sur 5m avant de buter sur une nouvelle étroiture contre une coulée de calcite. Derrière, le méandre se poursuit plus petit et il y a des traces de blaireaux où il faudra ramper ... pas très engageant tout ça.

L'après midi, je redescend plus bas sur le massif pour creuser au "trou du torticolis". J'ai approfondi le sol pour pouvoir vider le laminoir plus facilement. Le courant d'air froid est bien présent. Il semble que cela remonte plus loin et que cela s'agrandisse en hauteur. A poursuivre avec du renfort.

Pour finir, rapide prospection avant de regagner la cabane sous les premiers coups de tonerre. Orages de 18h à 23h : c'est là qu'on apprécie d'avoir un toit.

Dimanche 07 Juin 2015 :

Changement de massif, je pars tôt pour aller désobstruer un trou repéré l'année dernière (16/08/14).

Débroussaillage de l'arbuste qui cache l'entrée (Nerprun des Alpes). L'orifice en méandre me plait beaucoup car il y a des traces de creusement en régime noyé. Par contre je n'avais pas senti de courant d'air.

En effectuant les premiers perçages, je m'aperçois qu'en fait il y a un bon courant d'air mais qu'il est aspirant. Cela me motive d'autant plus et je m'acharne à agrandir l'étroiture au sommet d'une remontée de 2m.

En début d'après midi, le passage est praticable (pour mon gabarit...). Je descend un ressaut de 2m avec les parois bien travaillées par l'eau. A sa base, nouvelle étroiture méandriforme. Heureusement qu'avec le marteau les parois s'ouvrent.

Nouvelle étroiture 1m plus loin : en creusant le sol et en cassant des morceaux de parois, je parviens à me faufiler.

Le méandre prend de la hauteur et je trouve un crâne au sol avec de sacrés canines : vaut mieux pas se trouver en face en rampant !

Je franchis ensuite une quatrième étroiture à l'égyptienne pour arriver au sommet d'un ressaut de 3.5m assez glissant.

Un boyau arrive en hauteur à droite mais s'arrête 5m plus loin. Je descend le ressaut en opposition et arrive sur un étroit toboggan.

Je me laisse glisser et débouche 2m plus bas dans une petite galerie horizontale encombrée de blocs.

Cela commence à prendre une bonne tournure ; je vérifie la direction à la boussole et cela me confirme que cela rentre plein massif. A gauche la galerie repart vers l'extérieur et butte sur une trémie avec courant d'air aspirant (tube à vent entre les 2 entrée). A droite, la galerie se prolonge sur une trentaine de mètres. il y a de belles formes de creusement en régime noyé en plafond (coupoles de dissolution, encoches de niveaux).

Par contre la cavité est trés sale et glissante (boue + mondmilch).

Je m'arrête sur une étroiture en conduite forcée sur une coulée de mondmilch. Derrière le conduit se poursuit et il y a un bon courant d'air soufflant.

Bilan : environ 60m de première pour -8. Il y aura pas mal de boulot de calibrage et des ressauts à équiper avec corde et marches pieds.

Je repars content de cette découverte mais bien entamé physiquement.